"La nécessité d'enlever les dents de sagesse ainsi que le moment opportun pour le faire font l’objet de discussions", explique le docteur Herman Van Den Eynde, stomatologue au service de chirurgie buccale et maxillo-faciale de l'hôpital Onze Lieve Vrouw d’Alost. "Il n'y a pas de règle d'or. Chaque situation et chaque patient sont différents."
Principales raisons d’enlever les dents de sagesse
- Manque de place : Chez la plupart des personnes, les mâchoires inférieure et supérieure ne sont pas assez volumineuses pour permettre aux dents de sagesse de pousser. Ce manque de place engendre divers problèmes. Les dents de sagesse poussent parfois partiellement de travers. Elles sont dès lors difficiles à brosser et plus sensibles aux infections ou caries. En raison du manque de place, elles pourraient exercer une pression sur les autres dents. Ces dernières vont alors se déplacer, ce qui n’est pas bon pour la dentition. "S’il est évident qu’il n’y a pas suffisamment de place dans la bouche, nous enlevons les dents de sagesse de manière précoce, avant l’apparition des problèmes précités", explique le docteur Van Den Eynde.
- Infections, inflammations, caries,... Si les dents de sagesse ne sont pas retirées de manière précoce ou parce qu’il n’y a pas suffisamment de place dans la bouche, il est fort probable que les dents finissent quand même par être enlevées par la suite. "Souvent à cause d'une infection, inflammation ou carie", précise le docteur Van Den Eynde. Si l’on tarde à retirer les dents, la croissance achevée de leurs racines rendra l’intervention plus difficile. Les complications sont également plus fréquentes en cas d’infection.
- Orthodontie : Lorsqu’un traitement orthodontique est réalisé, il est souvent convenu, en concertation avec l’orthodontiste, d’enlever les dents de sagesse. Docteur Van Den Eynde : "Cela évite les déplacements de dents soudains et indésirables lors de l’apparition des dents de sagesse." Et éviter ainsi des récidives de malpositions dentaires.
- Inutilité : Il arrive également qu’une dent de sagesse ne soit pas utilisée et qu’elle n’ait pas de dent antagoniste dans la mâchoire supérieure ou inférieure. Dans ce cas, il est préférable de retirer cette dent de sagesse. "Ces dents ‘cherchent’ parfois le contact d’autres dents, et le patient va alors se mordre les gencives de la mâchoire supérieure ou inférieure", explique le docteur Van Den Eynde.
Si les dents de sagesse sont bien alignées, en contact avec une dent supérieure ou inférieure et si elles sont parfaitement saines, elles peuvent bien évidemment rester en place !
Hospitalisation de jour
Les dents de sagesse ne doivent pas toujours être enlevées sous anesthésie générale. "Même si cette méthode présente un certain nombre d’avantages", précise le docteur Van Den Eynde. "Les dents de sagesse (généralement les quatre) peuvent ainsi être extraites chirurgicalement en une seule fois, peu importe le degré de difficulté. L’anesthésie générale rend l’intervention totalement indolore et le patient n’est confronté à aucun désagrément (bruit, pression,...) pendant l’opération. Des antidouleurs peuvent par ailleurs déjà être administrés pendant l’intervention et immédiatement après. Il en va de même des médicaments pour limiter le gonflement. De petits désagréments, comme des saignements, peuvent également être plus facilement traités. L’anesthésie générale est surtout le moyen idéal d’assurer le bon déroulement de l’intervention pour les patients les plus anxieux."
Les dents peuvent également être extraites sous anesthésie locale, chez votre dentiste habituel. Mais certains dentistes préfèrent confier ce type d'extraction à un service spécialisé. Docteur Van Den Eynde : "Tout dépend de la situation : que peut supporter le patient ?, les dents de sagesse pourront-elles être retirées facilement ?, que souhaite le patient ?,... L’intervention a lieu en deux temps :un côté à la fois. C’est la méthode la moins incommodante pour le patient au niveau de l’anesthésie, les dents, les lèvres et un côté de la langue étant engourdis."